Citation :
Je suis d'accord avec toi ce sujet est celui qui va animer la société dans les années a venir, il ne faut pas le perdre de vue.
Non.
Le concept de la circulation incontrôlée des données personnelles sur le net est complètement abstrait pour l'immense majorité des gens, et le restera a l'avenir.
D'abord parce que la plupart des gens ne voient pas le problème: c'est la ritournelle "si tu n'a rien a te reprocher, alors tu n'a rien a cacher".
Hors il n'y a pas une situation type, claire et bien compréhensible, pour illustrer les danger potentiel de la circulation des informations personnelles, il y a autant de situation problématiques que de personnes concernées, et c'est ce qui fait toute la difficultés. Une petite typologie:
- Entretien d'embauche / relation professionnelles au sens large (avant de travailler avec quelqu'un que je ne connait pas, je me renseigne sur lui), c'est du niveau 1, un tour sur google, un autre sur facebook. Le danger dépend de la méfiance de l'utilisateur (ne pas mettre ses photos de cuites sur facebook en profil public).
- Différent quelconque entre deux personnes: les personnes opposées dans un différents aurons déja un peu plus d'information l'une sur l'autre. On pourra procéder a une recherche plus poussée, éviter les homonymies, en gros ont est pratiquement sur de trouver des informations. Niveau 2. Il s'agit de ne pas avoir commis d'erreur de jeunesse dont on est pas fier (les photos de vous après une cuite que votre meilleur amis d'il y a 5 ans avait mis en ligne).
- Arnarque / escroquerie / usurpation d'identitée: a partir des informations trouvée en niveau 1 et 2, on peut rentrer en contact très facilement avec la personne sur laquelle on cherche a se renseigner, ses proches, et le plus souvent sans qu'ils ne se doutent de rien. C'est aussi comme ça qu'on peut avoir accés aux pages facebook réservées aux amis. Niveau 3. On peut déja occasionner de gros dégats (obtenir les photos de vous après une cuite qui n'ont même pas été mise en ligne).
- Piratage. Niveau 4. On ne peut que compliquer la tache, mais en aucun cas assurer le risque 0. Le problème existe depuis toujours, le grand danger aujourd'hui, c'est qu'on en a le plus souvent même pas besoin (les photos de vous après une cuite que personne n'a jamais vu parce que vous aviez trop honte pour les sortir de votre ordinateur).
Ces aspects peuvent évidement se combiner en fonction de l'objectif recherché.
Ma copine en a fait l'expérience en prenant une ancienne amie de sa soeur pour victime. Au bout d'un mois elle obtenait des photos de sa cible a moitié nue (elle ne les a pas diffusé, c'était juste une experience).
Et c'était il y a 3 ans, donc ce serait au moins 2 fois plus facile aujourd'hui.
Un autre exemple:
Un documentaire sur le piratage. Les journalistes interrogent un pirate russe qui montre une liste de compte mail français et leur mot de passe. Les journalistes retrouvent un propriétaire français d'un de ces comptes.
"C'est votre mot de passe?"
"Oui"
"Vous comptez le changez maintenant que vous avez vu ça?"
"Non"
Pourquoi?
Pour la même raison qu'on récemment pu voire une pub sur la maltraitance sur internet: les instultes sur le net ont le même effet que les insultes en vrai.
Le web nous a été présenté comme un espace "virtuel", ludique, a la manière des jeux vidéos, c'est a dire sans implications physique et sans conséquence. L'interface est d'ailleurs souvent la même entre le net et les jeux vidéos. On a un mouvement qui d'un coté voit des jeux vidéos de plus en plus réaliste (ne serais ce que parce qu'on a de vrais joueurs en face), et de l'autre coté, une réalité qui se virtualise (Dans google earth par exemple, on a une carte navigable, explorable. Quand on va voire sa maison sur google earth la première fois, on la redécouvre, on réexplore l'espace a la manière d'un jeu dont on ne connaitrais pas l'univers).
Les enjeux de l'espace réel et de l'espace virtuel (navigation, site, exploration: un jargon de l'espace) tendent a se rejoindre, mais pas leur interface. Les designer ont abandonné le principe de la métaphore, comme le principe d'une page d'entrée dans un site, a la manière d'une couverture de livre (on l'a encore sur MV d'ailleurs). Le web crée son propre langage et n'a plus besoin de s'appuyer sur le monde réel, uniquement sur les pratiques.
Dès lors, la scission entre monde réel et monde virtuel ne semble pas prendre la direction d'une résorbation, parceque sa caractéristique essentielle, l'absence d'implication physique se lie a une perte de vigilance. Sur le net, on est toujours dans une situation de communication, c'est a dire qu'on est absorbé par le média qui en devient invisible.
Hors la protection des données privée relève des enjeux invisibles du média, de la même façon qu'au cinéma on ne remarque pas les changements de plan.
Donc non. Le sujet de la protection des données personnelles n'animera pas la société, parce qu'il n'animera pas les gens. Il s'agira, comme aujourd'hui, d'une petite branlette intellectuelle - aux enjeux majeurs, j'en convient - entre les, par définition rare, personnes capables de prendre du recul sur le media.
Bon courage pour ton M1.